Mâle alpha gay : interview exclusive

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Le mâle alpha gay. Beaucoup de mecs fantasment sur les mâles alphas. Sur le fait de servir un maître en bon soumis. D’être un esclave qui exécute les ordres d’un domi. De devenir un pup qui se fait soumettre par un dom. Ou de devenir un mâle alpha. Mais du fantasme à la réalité, qu’en est-il ?

Rencontre et interview d’Haraël, un mâle alpha gay.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, Je suis Haraël, 35 ans, ancien militaire (j’ai gardé la cagoule, les rangers, le ceinturon et les treillis du paquetage). Aujourd’hui je suis dans les relations publiques. Je suis gay, et en couple libre. 

Prenez-vous la PREP ?

Sous PREP depuis plus d’un an maintenant (pour me protéger du VIH et surtout pour mon compagnon), ce qui ne m’empêche pas d’utiliser des préservatifs selon les partenaires. La PREP ne protège pas de tout, il faut le rappeler. Les dépistages restent, encore aujourd’hui, tellement nécessaires.

Vous êtes un mâle alpha, comment définiriez vous ce terme ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je veux juste préciser quelques petites choses sur le terme d’« Alpha », qui est fantasmé par beaucoup. 

Si je devais définir ce terme, ce serait : « un chef de meute ou de guerre ». Cette notion est un peu floue mais elle suppose une forme de rapport de force, de soumission à une autorité naturelle

Une des bases pour l’« Alpha » c’est d’avoir de l’emprise, un ascendant naturel sur l’autre.

D’ailleurs, le fait d’être « Alpha » ne peut pas être réduit à savoir qui prend la queue de l’autre. Je connais certains passifs particulièrement dominants. Moi-même, lors des rares fois où je suis passif, je reste dominant, au point de faire débander certains actifs qui n’ont pas imaginé que celui qui se fait pénétrer puisse avoir l’ascendant sur celui qui pénètre.

Ainsi, et dans cette continuité, je ne pense pas qu’un « Alpha » soit obligatoirement dominant à l’extrême. C’est la même chose avec un rapport sexuel où beaucoup de mecs confondent bourriner et baiser. Bourriner n’est gage ni de virilité, ni de performance, ni de plaisir.

Comment êtes-vous devenu un mâle alpha ?

Je pense que j’ai toujours eu une mentalité impérieuse, assez implacable. Les mots les plus durs que j’ai pu recevoir venant de proches furent ceux de « cruel » ou de « tyran » pour définir ma façon de vivre et mon rapport à l’autre. Je pense qu’il y a une part de l’éducation que l’on reçoit, qui nous conditionne ainsi. Dans ma famille il faut toujours voir devant, avancer, quoiqu’il en coûte. Je m’en suis détaché, mais sur les fondements de ce qui me constitue, j’ai gardé certains bagages.

Comment se caractérise votre côté dominant dans votre comportement ?

Chez moi, la domination passe par les mots et surtout le regard. En vérité, je n’ai pas vraiment besoin d’hurler pour me faire obéir. Un regard ou encore le claquement de ma voix suffit. Si vous pensez qu’il faille crier pour être un bon mâle alpha, ça part mal déjà. 

Quel est le rôle d’un mâle alpha, qu’est-ce que cela implique ?

Un « Alpha », de mon point de vue, c’est un mec de base bien dans sa tête et son corps. Il doit aussi être à l’écoute de l’autre et sait prendre les choses en main, sans trop en imposer mais avec fermeté. 

L’aspect dominant est une des caractéristiques de l’« Alpha », mais ce n’est pas la seule. 

Prendre en compte l’autre et l’amener à repousser ses limites, l’accompagner, le faire grandir et le voir devenir une nouvelle version, améliorée, de lui-même.

J’y ajouterais notamment une forme de distance sur les situations, du calme et, enfin, une sûreté dans ce qu’il fait, dans ce qu’il sait du rapport à l’autre. De ce dernier point, dépend grandement la capacité de faire se sentir en sécurité le SUB lors d’un rapport sexuel qui inclut la soumission, l’humiliation ou encore la douleur.

Pouvez-vous nous parler du consentement et des bonnes pratiques ? (dialogue, safe word, respect mutuel ..)

Dans l’acte de domination sexuelle notamment, je suis fasciné par le fait que les personnes, en grande majorité qui se définissent comme « DOM-TOP », ne prennent même pas un minimum l’autre en considération. Je pense, pour l’avoir vécu, que la plupart des SUB veulent juste être pris en main pour servir le mâle alpha, encore faut-il que ce dernier sache quoi faire du SUB (en dehors des préjugés qui découlent du porno). 

Cela questionne clairement sur l’aspect du consentement. Et sur ce passage je vais prendre une anecdote. 

C’était il y a quelques années maintenant. Au détour d’une conversation banale sur Twitter entre un bon ami et moi, un troisième garçon est venu se greffer à cet échange. Puis dans mes DM. Très rapidement, le courant est passé. Nous convenons donc de nous voir et que je passe une nuit à ses côtés. 

Nous commençons à faire ce que nous avons à faire. Il me demande si je peux être plus directif, plus brusque pour, au final, me demander de le soumettre.

Je m’exécute, et des insultes, on franchit le cap du mollard. Jusqu’aux gifles qui se finissent en grosses claques sur sa gueule tout en le doigtant.

Et là, soudain, je vois son regard se voiler. Comme si soudainement son esprit venait de quitter son corps. 

J’arrête tout et je lui demande s’il veut que l’on continue ainsi. Sa réponse me hante encore depuis ces années. Elle fut à peu près celle-ci. « Écoute, je ne savais plus comment te demander d’arrêter parce que j’étais incapable de parler ou de bouger. »

C’est en cela que le consentement est fondamental. Même s’il est donné à un instant précis, il peut changer au cours de l’acte. C’est de la seule responsabilité de l’actif ou de l’« alpha » de bien s’assurer que l’autre soit toujours en pleine conscience de ses désirs et de ses moyens.

De ce moment, qui s’est fini par un acte sexuel beaucoup plus tendre et passionné, j’en ai retiré ce qui fait, selon moi, la qualité première d’un « alpha ». Etre vigilant à l’autre, le considérer, même si ce dernier veut être rabaissé jusqu’à en être déshumanisé.

Quels sont pour vous les comportements à risque de la part d’un mâle alpha ?

Le comportement à risque d’un mec qui ne prend pas en compte ce devoir de vigilance, c’est justement de violer l’autre. 

Comment gérez-vous un sub ?

Sur l’aspect de gestion de l’autre et les attentes, je dirais qu’il n’existe pas de méthode universelle. Sauf celle de rester vigilants à la pleine possession des moyens de l’autre et de son plaisir. J’ai pu tomber sur des SUB ou des passifs exigeants. Il n’est pas rare que je ne serve que de sex-toy (attaché au lit, juste bon à servir de gode) sous la direction du passif qui prend du plaisir dans cette situation. 

Il peut, si l’envie lui prend, être dominant physiquement. Mais à la fin, je lui rappellerai avec puissance qui a le contrôle sur l’autre.

Qu’est-ce que cela vous apporte de dominer, corriger ou de faire mal à votre partenaire avec son consentement ?

Comme toutes les autres pratiques sexuelles, je ne sais pas si on peut raisonnablement expliquer ce que l’on en retire. Elle est assez satisfaisante sur l’aspect emprise sur l’autre. Le but dans une certaine mesure reste celui du jeu de rôle. 

Est-ce un jeu permanent ou intermittent ?

Je ne pousse pas le vice à conserver ce type de rapport de force dans ma vie quotidienne. Les réguliers SUB que j’ai, ne le sont que pour l’aspect sexuel. J’en ai un, toutefois, dont une partie du contrat est de m’envoyer une photo quotidienne de son activité sportive. Par la suite il est récompensé de ses efforts physiques.

Toutefois, il n’est pas rare non plus que certains viennent me demander un avis ou des conseils.

Quel est votre point de vue sur les rapports de force ?

Globalement, ce qui ressort de ces expériences, c’est que le rapport de force est devenu, au fil du temps, un incontournable dans la pratique sexuelle. Je pense que l’hyper sexualisation du quotidien dans notre société quant à ce type de pratique y est pour beaucoup. Particulièrement dans nos communautés LGBTQIA+. A cela s’ajoute aussi l’aspect ethnique où de nombreux kinks dirigent la virilité sur des personnes issues de la diversité notamment.

Quel matériel utilisez-vous ?

La cravache est un des rares instruments que j’utilise pour corriger les SUB qui en ont besoin.

Quel type de partenaire préférez-vous ?

Je n’ai pas meilleure récompense que celle d’avoir un SUB face à moi tremblotant de désir. Prêt à tout essayer car il sait que j’ai de l’expérience. Et surtout il peut totalement lâcher prise car, au moment où ce sera trop pour lui, je saurai le ramener avec douceur et assurance.

Etre un mâle alpha est un travail à plein temps : comment prenez-vous soin de vous ?

Je suis sportif et n’ai recours ni aux chems, ni à d’autres substances ou produits pour être plus performant ou pour lâcher prise. Je suis un farouche partisan du corps sain dans un esprit sain, ce qui exclut donc toute forme d’addiction. A l’exception du sexe, je dois le reconnaitre. 

Sortez-vous parfois en dom ?

Il peut m’arriver d’afficher clairement mes pratiques sexuelles avec un harnais sous la chemise au travail, des rangers au pieds. Ou encore avec mon regard assez expressif quand j’en ai envie. 

Comment affrontez-vous le regard des gens ?

Pour le moment, je n’ai pas été confronté à un regard désapprobateur en direct sur mes pratiques. La seule fois où cela ait pu m’arriver, il s’agissait d’un twitto. Il s’alarmait particulièrement de l’état des fesses d’un de mes SUB (au demeurant « DOM TOP » avec d’autres) après mon passage. 

Le regard de l’autre ne me concerne pas, car moi le premier, je ne juge pas les pratiques des autres, chacun étant différent. Il serait donc malhonnête de juger avec son propre modèle comme référentiel.

Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ? 

Pour conclure, et parce que ce témoignage me force à me poser des questions sur cette pratique, j’ai été fureté sur comment la société se représente un « Alpha ». A ma grande surprise, je suis tombé sur un nombre vertigineux de sites de « coaching » pour hommes afin que ces derniers se virilisent pour devenir des « Males Alpha ». J’ai trouvé cela pathétique et dangereux. 

Pathétique d’abord, car certains font des affaires avec le mal-être d’autres personnes. Elles se jugent elles-mêmes peu viriles au regard d’une société terriblement normative. 

Chacun est fait avec ses complexes, ses atouts et ses faiblesses. Chacun fait ce qu’il peut, avec les moyens qui sont les siens. Il faut, par contre, arriver à se défaire du poids normatif d’une société patriarcale. Elle veut qu’un vrai homme n’ait ni sentiments, ni faiblesse. Qu’il ne soit ni petit, ni gros, ni maigre, ni roux, ni maniéré s’il veut être reconnu en tant qu’homme viril. 

Dangereux, enfin, car ces sites légitiment des modèles de pensées pour lesquels la femme est un être inférieur et vile. Ou encore l’homosexualité une tare à éliminer. Ce combat-là, nous devons y prendre toute notre part, que l’on soit SUB ou Alpha. Parce que ces adeptes de la masculinité toxique nient le principe même de l’humain. Ils doivent être combattus, toujours et partout.

Merci pour votre témoignage, si vous voulez continuer la discussion avec Haraël, il est sur Twitter @HaraelDVara

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13 Comments

  1. je ne suis pas trop dans ces trips là. je pense être un alpha, mais sans avoir recours aux mollards, à la cravache, etc. je suis un pur actif et j’aime surtout défoncer le sphincter de passifs carrément efféminés, en les immobilisant complètement sous moi, j’aime qu’ils soient conscients qu’ils sont sexuellement soumis à mes besoins, qu’ils n’ont pas sleur mot à dire. Dans la relation, le passif ressent ça tout de suite, avant même d’être dans mon pieu, et à ce jour je n’en ai pas rencontré qui s’en plaignent, bien au contraire.

    Autre sujet: en tant qu’actif, je reste vraiment sur ma faim avec un article de plus qui passe à côté d’un point important: peux-tu interviewer une vraie petite fiotte, un passif totalement efféminé, savoir ce qui l’excite vraiment? je donne un indice de ce qui me surexcite vraiment, c’est de savoir que sa petite queue molle est vierge et le restera! que son sexe génétique ne lui a jamais servi à rien, ne servira jamais à rien, et que son seul organe qui lui sert dans ses accouplements c’est uniquement son trou. STP, donne la parole à une petite passive bien lascive. l’idée devrait plaire à tous les actifs ici!

  2. oups, j’en étais directement arrivé à son cul. je n’avais pas lu qu c’est sa plume qui t’intéresse. Ceci dit, parfois la seconde va bien dans le premier.

  3. Je suis 100% passif et j’adore me faire enculer en groupe, les saunas, les backrooms, et je pense être plutôt une salope du cul – mon anus est mon sexe principal – mais c’est moi qui décide. Je ne supporte pas – et le mot est faible – être dominé. Pour moi, c’est d’égal à égal entre le(s) actif(s) et le bottom. Et pour être clair, le mec qui croit qu’avec sa queue il est supérieur à moi ou veut m’imposer sa domination, je le méprise totalement.

    • ces ôtcé de quoi je pense que tu passes, c’est tout simplement l’instinct de reproduction. Nous, les actifs, nous avons ça en permanence en nous, besoin de planter notre sexe dans une femelle pour y mettre notre sperme. C’est juste ça le besoin de prendre une femelle . Pour moi qui adore le physique des petits passifs tout minces (un passif n’aura jamais les seins qui pendouillent, le cul grumeleux, les bras flasques) plus ils ont un comportement féminin, plus ça m’excite: ils sont des femelles dans des corps excitants, les femelles parfaites. Mon cerveau n’a pas vraiment besoin qu’on lui explique que l’accouplement en question n’aboutira pas à la reproduction, je sais ça parfaitement… mais il n’empêche que en tant que mâle, je suis instinctivement attiré par la petite fiotte efféminée qui écarte les cuisses devant ma queue tendue. Par ailleurs, dans la nature, le mâle ne demande pas très souvent à la femelle si elle est d’accord. Nous appartenons au règne animal, et quand je baise un petit passif, mon instinct ne fait que répéter le schéma naturel. Etre un mâle alpha, pour moi, c’est aussi simple que ça. Donc, je ne souhaite pas « montrer que je domine », je laisse mon instinct me guider, notamment en faisant sentir à ma femelle que j’ai besoin de déposer mon sperme en elle. Je fais sentir que j’ai un besoin sexuel, il écarte ses petites cuisses, j’enfonce mon sexe en lui, il se relâche, je me couche sur lui et le maintiens dans les positions qui m’excitent le plus, il se laisse faire. ça mérite le mépris? j’appelle ça la nature moi.

        • je comprends pas cette histoire de « l’actif qui pense me dominer avec sa queue je le méprise ». On sait tous que le passif préfère que son mâle soit plus balèze, qu’il préfère se sentir un peu frêle à côté de celui qui va le pénétrer. On sait tous que l’actif prend son plaisir en plantant sa queue dans le ventre de son passif et en se déchaînant dedans. je ne vois pas de conflit sur la supériorité: ce sont des rôles complémentaires. de plus, si je me contente de tirer mon coup, c’est bien moins savoureux que de démonter ma petite femelle en la faisant couiner de plaisir. je jouis vraiment fort quand mon passif est en transe.

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